Études Anté-Historiques Les Atlantes

Quelles qu’aient été du reste ces antiques populations, il est indubitable qu’en Europe leur civilisation était fort stationnaire, et comme stéréotypée. Les siècles semblent s’être accumulés, sans qu’aucun progrès soit venu modifier les mœurs et les coutumes. Toujours les mêmes instruments faits avec les mêmes silex, et d’après les mêmes types ; lorsque subitement, sans aucune transition ni trace d’hésitation, nous voyons le bronze apparaître avec toute la perfection d’un alliage que la métallurgie moderne n’a pas cru devoir modifier.
Nous avons entrepris de prouver que, bien avant les temps historiques, les Atlantes avaient acquis une science merveilleuse dont l’humanité commence à peine à reconstituer les éléments, et dont les puissantes épaves se retrouvent dans les Gaules, l’Égypte, la Perse et les Indes. La perfection de leurs institutions astronomiques nous en a donné la mesure ; et l’esprit n’est-il pas saisi d’admiration à la pensée de ce peuple d’apôtres qui, plus de dix mille ans avant notre ère, connaissait la précession des équinoxes, les modifications si lentes que plusieurs astres éprouvent dans leurs cours, et les mille secrets de la nature vivante ?
Nous avons imité ce voyageur de l’antiquité que le désir de connaître conduisit jusque près de l’Océan, et qui vint, épuisé, mourir non loin du détroit de Gades, s’écriant : « N’y aurait-il point quelqu’un qui voulût savoir ce qui est au-delà de ces montagnes ? »